2023 | Prix Jules Rimet

SÉLECTION PRIX JULES RIMET 2019

LE LAURÉAT 2023

Le mot de Serge Airoldi,

lauréat du Prix Jules Rimet 2023

Douze

Je savais qu’un maillot du Red Star était remis au lauréat. Avec, dans le dos, le numéro de la douzième édition.

Jadis, c’était mon numéro. Douze. Mais au rugby. Premier centre. Après avoir été ailier gauche. Onze. Douze au Football Club Auscitain. Un club de rugby, à Auch, Gers, avec un nom de football. Bref. Le club d’Antoine Dupont, de Grégory Alldrit, d’Anthony Jelonch. De hautes gloires tricolores en comparaison de moi, obscur et définitif anonyme de ce sport.

Je savais que la remise du prix se passait dans le superbe trinquet de la rue de la Cavalerie. Paris. XVè arrondissement. Un trinquet argentin, notamment sans xilo et riche de plusieurs autres différences qui le distinguent de ceux que je connais dans ma région. Les Landes.

Je savais quelques traces de l’histoire du Red Star. Je savais le destin à la fois tragique et admirable de Rino della Negra, par exemple....

Je savais deux ou trois autres choses de ce genre.

Je ne savais pas, en revanche, avant de l’avoir éprouvée, cette immense joie d’être le lauréat 2023, dans le sillage d’auteurs tels que Daniel Rondeau, Jean Hatzfeld, Lola Lafon et Fanny Wallendorf dont j’ai connu et aimé les livres avant moi primés.

Désormais, j’en sais davantage.

Merci au jury, à son président Denis Jeambar – figurez-vous qu’ils sont douze tous ensemble- , à Renaud Leblond, président de l’Association Jules Rimet Sport & Culture et à toutes celles et tous ceux qui font vivre ce prix et qui ont permis par leur choix, de prolonger la vie étonnante de Carlo Airoldi, cet impossible marathonien, héros malheureux mais magnifique de mon livre.

Serge Airoldi, auteur de L'Épreuve

MENTION SPÉCIALE 2023

Le mot de Julien Legalle,

mention spéciale du Prix Jules Rimet 2023

Jeudi 23 novembre 2023 vers 20h, au trinquet de la rue de la Cavalerie à Paris, lieu superbe et atypique, j’ai vécu un moment exceptionnel en recevant la mention spéciale du prix Jules Rimet. Il est vrai qu’il est assez rare dans une vie de recevoir autant de mots attentionnés, de félicitations, d’encouragements et de soutien en deux heures. Merci encore à l’association Jules Rimet et aux membres du jury.

Depuis 2013, à l’occasion des cent ans du Stade Malherbe Caen, club dont je suis supporter et qui a la particularité d’avoir un nom de poète, nous avons fondé, avec quelques collègues de l’université de Caen, le projet Écrire le sport. Nous y défendons et valorisons les liens qui rassemblent le sport, la culture, et en particulier la littérature. « Des écrivains et du sport » est le fruit de plusieurs années de réflexion, d’échanges, puis de trois ans et demi d’un travail quotidien pour trouver des détails sur la pratique sportive, la passion du sport de quatorze auteurs et autrices.

Ainsi j’ai découvert Agatha Christie sur une planche de surf, Colette et Arthur Cravan avec des gants de boxe, Pasolini en chaussures à crampons, Albert Camus et Nabokov avec des gants de gardien de but de football, Hemingway avec une batte de baseball… Tous ces grands noms de la littérature ont pratiqué, aimé et parfois valorisé le sport dans leur œuvre. Au-delà de montrer que la littérature et le sport ne sont pas incompatibles, ce livre est une invitation à la (re)lecture de ces géants.

Merci enfin à ma famille pour son soutien indéfectible, ainsi qu’à Frédéric Mélis, des éditions du Volcan, éditeur passionné qui n’hésite pas, comme il dit, à « mouiller la liquette » pour ses auteurs.

Vive le sport et vive la littérature !

Julien Legalle, auteur Des Écrivains et du sport