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LES ATELIERS JULES RIMET À L'OLYMPIQUE LYONNAIS

Si les deux premiers ateliers d'écriture ont été inspirés par des photos, permettant d'amorcer l'imagination de nos écrivains en herbe, l'exercice 2014 du Red Star et de l'Olympique Lyonnais s'est attaché à donner envie au lecteur de découvrir une histoire par le biais d'une quatrième de couverture inventée, une par participant. 

Cette année, l'idée était de se recentrer autour de l'objet livre, cet objet de désir pour les amoureux de la littérature qui se révèle souvent objet étrange et parfois anxiogène pour les apprentis footballeurs. C'est donc tout naturellement que nous avons commencé par la lecture des premières pages des trois livres sélectionnés pour le Prix Jules Rimet. Que ce soit à l'Olympique Lyonnais ou au Red Star, les dribbles ont laissé la place aux voix de jeunes lecteurs. La timidité a été vite oubliée devant la curiosité qui émanait des textes, faisant découvrir les destins d'une petite gymnaste phénoménale de 14 ans, d'un Brésilien au nom d'oiseau qui danse avec le ballon et d'une bande d'Argentins pris entre foot, amitiés et magouilles. Au fil des lectures à tour de rôle, avec l'embarras du choix de volontaires, les trois histoires ont donné un regard neuf sur ce qu'est un livre, sur l'envie d'aller plus loin, de poursuivre l'aventure entre les pages seul. Car c'est bien là le coeur de notre joie autour de ces ateliers : voir des yeux étonnés, agréablement surpris, aussi fascinés que Lola Lafon par une gamine élastique et ses exploits, admiratifs de connaître un autre grand nom brésilien de l'époque du roi Pelé, ce Garrincha qu'ils n'oublieront pas grâce au subtil et intense portrait qu'en a fait Oliver Guez, et concernés par ces petits papiers au gré du vent d'Éduardo Sachieri, cette bande de potes soudés entre amour, rire et cruauté de la vie. 

Après la découverte des ouvrages en lice pour le prix, le temps est venu de se mettre dans la peau d'un auteur, mais aussi d'un éditeur par le biais d'une quatrième de couverture. Aucun ne se savait capable d'en créer une, et c'est ce qu'ils ont fait. Ainsi, chacun a imaginé une histoire qu'il aimerait écrire, partant d'un résumé, s'attachant à y insérer des problématiques, des obstacles à leur héros, pour qu'il y ait du suspens, pour que le lecteur ait envie, car n'est-ce pas l'essentiel d'une bonne « quatrième » : susciter l'envie d'ouvrir le livre, comme un visage ou un sourire donnent envie de faire un premier pas vers l'Autre. 

La semaine lyonnaise et l'audonienne ont donc été mises à profit pour que chacun invente un résumé de roman, le roman qu'ils écriraient si l'envie leur en prenait, et le courage, car comme de lire devant ses camarades, il en faut du courage pour écrire, être seul face à soi, face à l'immensité de l'imaginaire ; et du courage, ils n'en manquaient pour cet Everest de quelques lignes pour leurs mains novices. 

Au final, garçons et filles n'ont pas eu peur de se lancer dans cette troisième édition et chacun en est sorti nourri par trois univers différents, ces trois livres en compétition, trois voix vers des singularités qui les marqueront longtemps. Et sait-on jamais, un seul livre peut tout changer dans une vie, comme une rencontre ; c'est en tout cas ce qui donne une âme à nos échanges lors des ateliers Rimet, des moments particuliers, animés, vivants, sportifs aussi car le ballon n'est jamais loin et les jambes toujours prêtent à s'élancer comme un regard libéré entre les lignes, la confiance remplissant les poumons? et n'est-ce pas du goût de la liberté et de confiance dont il est question ici ? 

 

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Hafid Aggoune
Ecrivain et coordinateur des Ateliers Jules Rimet

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Octobre 2014

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