Le 16 novembre, nous fêterons les cinq ans du prix Jules Rimet. Un quinquennat, déjà ! Je me souviens encore du coup de fil passé à Yves Rimet, petit-fils de Jules, et de sa réponse quand je lui ai demandé si l’on pouvait donner le nom de son grand-père à notre idée de prix: « J’ai dit non à beaucoup de choses, mais un prix qui célèbre chaque année le sport et la littérature, c’est tout ce qu’il aurait aimé, alors banco ! » Notre petite entreprise était lancée. Elle s’est concrétisée grâce au soutien fidèle et généreux de la Fondation Jean-Luc Lagardère et de son administrateur, le bibliophile Pierre Leroy. Elle a trouvé aussi son identité dans une conjugaison inédite: un prix littéraire d’un côté, des ateliers d’écriture pour les jeunes des clubs de foot de l’autre. Au Red Star, à Bourgoin Jallieu, à l’Olympique lyonnais, des dizaines de jeunes ont rédigé des quatrième de couverture, imaginé des suites de romans, joué les petits libraires en proposant leurs « coups de cœur », le tout sous la houlette du talentueux Hafid Aggoun. Personne, ici, n’a oublié les mots de Bafétimbi Gomis venu rencontrer les jeunes de l’OL : « Profitez bien de ces ateliers, les gars, j’ai trop souffert dans ma vie de ne pas réussir à écrire un mot, même pas une dédicace ».
Pour fêter dignement cet anniversaire et remettre le 5ème prix Jules Rimet, il nous fallait un lieu à la hauteur de l’enjeu. Le hasard d’une balade à bicyclette a fait l’affaire. Dans le 15ème, en face du marché aux livres, un bistrot sans poignée sur la porte et recouvert de vieilles photos de Marcel Cerdan et de Georges Brassens, a piqué notre curiosité. On a toqué et on s’est retrouvés « Aux sportifs réunis, chez Walczak », du nom de Yanek Walczak, tour à tour galibot, boxeur, légionnaire et bistrotier. C’est son fils, Jean-Louis, qui nous a accueillis et raconté l’histoire. Ici, Brassens avait sa table. Puis Renaud, Pivot, Nucera, ou encore Belmondo pour qui ce bistrot hors du temps ressemble à un roman de Blondin.
« Ici, s’enflamme Bebel, chacun raconte avec brio ses souvenirs dans une ambiance passionnée, acquiesçant avec soulagement chaque fois qu’un titre, une anecdote ou un personnage rappelle une rencontre sportive, un film, ou une pièce de théâtre… ». Bref, ce devait être là et nulle part ailleurs.
PS : un livre savoureux, signé Gérard Letailleur, sur l’histoire de Chez Walczak, vient tout juste de sortir aux éditions Dualpha.
Renaud Leblond Président de l’association Jules Rimet Sport et Culture
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