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Les Ateliers Jules Rimet au Red Star FC



Pour la seconde année, le mythique club du Red Star 93 a permis à quelques-uns de ses jeunes joueurs de goûter au métier d’écrivain. Et c’est avec joie que j’ai pu revivre une semaine audonienne au stade Bauer. Cette année, il n’a pas été question de dictionnaire du football, mais d’histoires courtes inspirées par des photographies — intégrant chacune un clin d’oeil aux livres sélectionnés pour le prix Jules Rimet 2013. Durant nos heures passées ensemble, les esprits se sont ouverts vers des horizons tels que la mer, la Chine, les tremblements de terre, le cyclisme, l’Histoire réinventée, la solidarité, rédemption, joie de vivre malgré les douleurs ou la pauvreté, deuils surmontés par le courage, générosité, autant de thématiques surgies des photos qu’ils ont choisies. Ainsi, motivés par un réel investissement personnel, tant émotionnel que narratif, chaque participant a su donner à voir et oublier les crampons, se mettre dans la peau de celui qui va au-delà de soi, au delà de son propre monde. Dans ces instants de création, il est extrêmement positif et porteur de voir à quel point les mots sont là, en chacun d’eux, et à quel point eux-mêmes, tout naturellement, expriment leurs idées, leur fantaisie, leurs peurs, leurs désirs, dans un processus de réfléxion qui ne demande qu’à s’étendre et prendre sa vraie envergure. Lorsqu’ils remettront le second prix Jules Rimet le 14 novembre, ces jeunes du Red Star sauront au fond d’eux-mêmes qu’il existe des hommes et des femmes qui inventent des choses et que ces choses deviennent des films, des livres, des histoires, et que le monde, au fond, est une longue histoire faite d’hommes comme Jules Rimet qui nous relient les uns aux autres, autour d’un ballon, et parfois autour d’une feuille blanche à remplir de nouveaux rêves…

Hafid Aggoune



Vivre

par Ilies

Thin, Bo et Lee se connaissent depuis longtemps, ils ont grandi ensemble et sont les meilleurs amis du monde depuis 7 ans. Un jour, un terrible tremblement de terre ravagea toute la ville et fit beaucoup de morts. Il y eu au moins 2000 disparus. Malheureusement, la mère de Bo et la soeur de Lee firent partie des victimes, ainsi que plusieurs de leurs amis. Malgré le drame, les trois amis continuèrent à s’amuser sur le terrain détruit. Le jour du drame, les trois amis étaient en train de courir sur la piste justement, quelque part ils furent sauver grâce à ce hasard et à leur amour du sport. Depuis longtemps, ils viennent courir ici, tous les matins avant d’aller à l’école, à la même heure. Cette photo symbolise l’espoir et le courage. On ressent un grand respect pour de tels destins.



Ni bien ni mal

par Adama

Cet été, j’ai voyagé en bateau, je suis allé aux Antilles. Il n’y avait pas beaucoup de monde dans ce navire, car les capitaines avaient mauvaise réputation : ils s’amusaient à faire des paris comme conduire à l’aveuglette le plus longtemps possible. De mon côté, j’ai choisi cette compagnie malgré qu’elle soit déconseillée, parce qu’elle est la moins chère, tout simplement. Les deux capitaines de bord, Smith et Derouiche, étaient sympas et mettaient une bonne ambiance. Cependant, les passagers eurent quelques frayeurs à cause des paris stupides de l’équipe de pilotage. Lorsque nous sommes enfin arrivés aux Antilles, j’ai eu peur à certains moments, même si j’ai rigolé de temps en temps. Bizarrement, avant le débarquement, un homme très bien habillé, avec des lunettes et une mallette, est venu voir les capitaines. Après dix minutes de conversation, Smith et Derouiche signèrent un document et prirent la mallette d’argent, soit 100000 euros, tout cela grâce à leurs paris sur des chevaux et sous mes yeux car je passais dire au revoir aux capitaines. Pour me remercier d’avoir choisi cette compagnie, mais surtout pour mon silence, l’homme m’offrit 2000 euros. Les deux capitaines étaient si généreux au fond, qu’ils décidèrent d’ouvrir une librairie aux Antilles avec la visite d’un écrivain pour son inauguration, Jean-Emmanuel Ducoin, auteur du célèbre « Go Lance ». Une fois aux Antilles, l’écrivain signa des autographes et des dédicaces aux lecteurs et curieux.



S’aider

par William

Un jour Kagawa se rendit au Japon, car sa mère était gravement malade à cause d’un virus terrible et n’avait pas beaucoup d’argent pour se faire hospitaliser. Ses voisins n’avaient pas de travail. La vie était difficile, mais les gens étaient solidaires. Une voisine, Tomoko, ancienne infirmière au chomage, était très amie avec la mère de Kagawa, du coup lorsqu’elle sut qu’elle était malade, elle s’est mise à lui rendre de fréquentes visites et à la soigner comme elle pouvait, ceci sans demander d’argent. Au retour de Kagawa en France, elle apprit que sa mère allait mieux grâce à Tomoko, la voisine et désormais copine inséparable. Kagawa l’appela et la remercia chaleureusement de son aide précieuse. Pour se montrer reconnaissante de cette gentille voisine, Kagawa réussit à lui trouver une place dans un hôpital, ce qui permit à la famille de Tomoko d’inscrire leur fils dans un club de foot local et leur fille dans une bonne école. Et comme la fille de Tomoko aimait les livres et la boxe, Kagawa, qui travaillait dans une maison d’édition, lui envoya un exemplaire du Ring Invisible d’Alban Le Franc, dédicacé.



Retour aux sources

par Kevin


On voit un homme noir de dos, portant un haut blanc et un bas noir. Il tient un objet rose tout en marchant vers un temple de ruines et de poussières. Une catastrophe a été produite par un tremblement de terre. L’homme s’appelle Kirikou-Malaka, il est originaire du Zimbabwé, mais il habite en Californie avec sa femme et leurs deux enfants, Jean-Paul et Laurent-Champomy. Sa femme a 39 ans et ses fils 18 et 15 ans. Il a étudié à Oxford dès l’âge de 16 parce qu’il était surdoué. Là, il est retourné au Zimbabwé à cause du drame, il aide à retrouver des disparus. Comme il est connu, il est souvent suivi par des paparazzis, comme dans le livre qu’il a lu dans l’avion, Vanity Game de Hampson. Il marche à la recherche de survivants, peut-être des amis, de la famille, ou un enfant à qui appartient ce linge rose qu’il tient. Il espère.



Une fiction

par Ruben

La Guadeloupe est une île dans la mer des Caraïbes, une terre qui appartenait à la France. Avec la crise mondiale, ce territoire connut beaucoup de problèmes économiques. La guadeloupe était un département français (971) qui se situait à 8000 km de son pays d’origine, la France. Malgré l’éloignement, cette petite île n’était pas indépendante. Les exportations et importations de produits commerciaux devenaient de plus en plus chers pour les habitants, les Guadeloupéens, ce qui provoqua une colère folle sa terre. Ce phénomène crucial qui s’agrandit d’année année, affaiblit les habitants, les métiers, les salaires ; même les travaux en cours (constructions immobilières, routes) furent mis en péril et ne se terminèrent plus. Un jour, les insulaires se sont révoltés et ont provoqué plusieurs manifestations dans tous les coins de l’île, ceci pour que l’Etat baisse les prix et aide plus ce département éloigné. A cause de ces manifestations très agitées, il y eut de nombreux morts et blessés, ce qui a aggravé la rage des Guadeloupéens. Des fusillades eurent lieu dans tous les quartiers du centre-ville. Heureusement, un jour, un homme courageux prit la parole et parla dans un micro afin que sa voix se fisse entendre dans tous les centres commerciaux et dans toutes les grandes rues ; il dit à tous les Guadeloupéens d’arrêter de se faire la guerre pour quelque chose qui vient de la France et de se révolter contre ce pays pour que la Guadeloupe devienne indépendante. C’est alors qu’une guerre d’indépendance a été déclarée contre la Métropole. Des années plus tard, cette île est devenue indépendante grâce, notamment, au soutien des Etats-Unis. Ensuite, l’île est devenue un état américain, le cinquante-et- unième et les habitants furent très satisfaits.



Rédemption

par Laurent

Un soir, une personne a agressé Paul Richard parce qu’il vient d’un autre quartier, Ivry. Entre la plaine et Ivry il y a une certaine rivalité. Le gars a vu que Paul venait d’Ivry, puis a commencé à le frapper et à lui asséner des coups de poing, comme ça, sans discuter. Bien sûr, Paul s’est énervé et il a balafré l’autre à la joue, puis la police es arrivée. Les deux jeunes hommes ont été conduits au commissariat ; heureusement le balafré n’a pas porté plainte, car c’est lui qui avait commencé et il ne voulait pas finir en petits morceaux par ceux d’Ivry. Tout au long de sa jeunesse, Paul Richard a dû se battre pour survivre. Après cette dernière altercation, il s’est juré d’arrêter les bêtises et d’aider son prochain, surtout les petits qui trainent tard dehors. Il s’est rappelé qu’il voulait devenir cycliste quand il était petit, il a toujours fait du vélo, il aime aller vite avec ses muscles, dépasser les autres, de façon saine, donner le meilleur de soi. Depuis des mois, il s’entraine pour être sélectionné en équipe de France junior de piste. Il voudrait gagner une médaille Olympique, être plus célèbre que Lance Armstrong, destin qu’il connait bien puisqu’il a lu le livre « Go Lance » dans le bus qui l’emmène loin de tous ses problèmes passés, loin vers son avenir…


Je n’aime pas lire…


«parce que ça ne m’intéresse pas vraiment, sauf si ça parle de foot, là je peux lire.» Laurent


« parce que ce n’est pas une activité que j’aime ; pour lire, on doit se concentrer et je pense que pour ça, ça n’en vaut pas la peine.» Adama


«car ça ne m’intéresse pas et parce que, même si je lis un livre demandé à l’école, je n’arrive pas à me concentrer sur l’histoire racontée ; l’histoire ne reste pas dans ma tête à moins que j’en parle à l’oral en cours.» Ruben


«car je n’ai pas la patience et j’ai du mal à me concentrer, et puis ça ne m’intéresse pas.» William


mais si je me mettais à lire…


«Ça m’apporterait de mieux savoir me concentrer et de mieux parler, à ne pas faire de fautes.» William


«Je parlerais mieux français, j’apprendrai de nouveaux mots et j’écrirais mieux le français ; je me sentirais mieux.» Laurent


«j’aurais 4 ou 5 points de plus en rédaction ; si j’avais lu plus souvent, j’aurais pu avoir plus de culture générale qu’aujourd’hui.» Ruben


«Je parlerais mieux devant les personnes qui ont un bon niveau de langage et me sentirais moins ridicule quand on me pose une question ; avec des mots appropriés on répond bien et on n’est pas hors-sujet. Quand on veut dire une phrase, on n’a pas besoin de réfléchir dix ans avant de parler.» Adama


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Atelier d’écriture avec les jeunes footballeurs du Red Star 93

du 28 oct. au 1er nov. 2013 animé par Hafid Aggoune des textes de : Adama, Ilies, Kevin, Laurent, Ruben & William

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