Année après année, le prix Jules Rimet démontre que la littérature et le sport se conjuguent dans une intimité créatrice rare. Vieille histoire en vérité car depuis fort longtemps de nombreux grands écrivains ont compris que le dépassement qui fait les champions s’apparente à l’écriture d’un roman. Il y faut certes du talent mais aussi de l’effort, de la solitude, de l’enthousiasme et du doute, un dépassement de soi qui ouvre au plus profond de l’être des portes cadenassées. Ernest Hemingway, Haruki Murakami, Jean Echnoz, Norman Mailer, Antoine Blondin et bien d’autres ont écrit des pages inoubliables sur le sport et lui ont donné ses lettres de noblesse littéraire. Depuis 9 ans, le jury du Rimet apporte la preuve que ce mariage nous offre encore et toujours des oeuvres magnifiques. Le lauréat 2020, Briller pour les vivants, de Jérôme Hallier, publié chez Flammarion, s’inscrit dans cette lignée. Il fait partie de ces livres dont le personnage central, jusqu’ici méconnu, vous envahit et vous accompagne bien au-delà de la seule lecture. Cette plongée dans la vie hors normes du baron Nishi, champion d’équitation aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1932, nous emporte dans le torrent de l’Histoire japonaise et mondiale au cours de la première moitié du XXème siècle. Dans les tumultes de cette époque, Nishi a inventé sa vie jour après jour comme s’il avait voulu en faire lui-même un roman éblouissant, passionné, violent et tragique. Indomptable cavalier-guerrier, il finit pistolet au poing sous les assauts de l’armada américaine dans l’apocalypse de l’île d’iIwo Jima en février 1945. Un voyage au bout de l’enfer que Jérôme Hallier chevauche avec la même maestria que son héros olympique sur Uranus, son cheval idéal.
siteprixjulesrimet
Comentarios